EGLISE ABBATIALE
De la grande abbatiale, l’une des plus belles de Franche-Comté, longue de 105 mètres ne subsistent que quelques assises enfouies et un pan de mur qui était le mur gouttereau Ouest du bras Nord du transept. L’église orientée possédait une nef à bas-côtés, un large transept et un chœur à déambulatoire sur lequel s’ouvraient sept chapelles rayonnantes.
Œuvre de transition, elle alliait à une élévation encore romane le gothique des croisées d’ogives qui couvraient le berceau central, le transept et les bas-côtés. La couleur de la pierre (une dolomie jaune extraite sur place) devait conférer à l’édifice une rare élégance.
Le pan de mur
Le pan de mur surprend par sa solitude et sa majesté. On comparera l’élévation des deux faces du mur subsistant :
-l’extérieur (visible en premier) épaulé de contreforts rythmant les travées
-l’intérieur qui a conservé pilastres et colonnettes, départ d’ogives et arcs formerets.
C’est l’un des derniers vestiges de l’art cistercien de la fin du XIIème siècle de la région.
Le cloître ancien
Du cloître ancien au Nord de la nef sont encore visibles les arrachements plusieurs arcs contre les façades du bâtiment allongé datés des XVIème et XVIIème siècles, le jardin du cloître et les restes du puits (actuellement comblé).
Le corps central
Le corps central de ce même bâtiment a conservé de l’autre côté, un portail à refends donnant accès à un vestibule en rotonde et à un escalier intérieur monumental daté de 1709. les bâtiments comportaient la cuisine, le réfectoire, des chambres de moines.
La démolition de l’abbatiale, du cloître, du palais abbatial dura plus d’un demi-siècle. L’illustre abbaye de Cherlieu était devenue une carrière de pierres.
Les caves voûtées
Des caves voûtées formées d’un double berceau long d’une cinquantaine de mètres au moins, très bien construits en forte taille sont actuellement difficilement accessibles du fait des écoulements de boue.
En bordure du chemin a été replacée la croix aux armes de Ferdinand de RYE, datée de 1613 qui se dressait autrefois sur le parvis de l’église abbatiale.
Dans le vallon où coule le ruisseau des écrevisses, le promeneur attentif relèvera les traces d’aménagements anciens, canalisations, retenues d’étangs : traces fugaces du labeur des moines au XIIème siècle. Les travaux gigantesques de terrassements indispensables à l’implantation du monastère sont encore perceptibles sur le site actuel : rive talutée du ruisseau, trace des sept étangs aujourd’hui asséchés qui servaient de viviers et de réserves pour faire tourner les moulins (moulin Ferry encore existant , Moulin Battant, la Grange neuve détruits….).